« Je ne savais pas que j’étais un photographe de la couleur

Elle était pourtant là. Dès les premières images »

Crédits : Lilia Khadri


La photographie, un art qui touche un large public 

Le Grand Palais présente en ce moment une rétrospective des photographies en couleur de Raymond Depardon. Cet artiste, né en 1942, est connu pour son travail en tant que scénariste, réalisateur de films documentaires, journaliste et photographe.Il est membre de la coopération internationale photographique Magnum Photo qui est partenaire de l’exposition. Jusqu’ici seules ses photographies en noir et blanc étaient principalement connues du public, c’est pour cela que le Grand Palais a souhaité innover en présentant uniquement ses œuvres colorées, prises entre les années 1960 et nos jours, aux quatre coins du globe. En route pour le grand voyage !


Une scénographie lisse - Crédits : Lilia Khadri

 

L’exposition est séquencée en différentes thématiques. Elle débute par une série de photographies prises dans la ferme familiale du photographe et en France. Avec la série sur Glasgow, le propos est élargi. L’échelle s’agrandit lorsque les séquences présentent des pays tels que le Chili et le Liban. Puis on arrive délicatement au « moment si doux » très coloré qui représente un panel de photographies prises dans divers pays comme le Tchad, l’Ethiopie, la Bolivie ou encore l’Equateur et Hawaï. Le photographe fait un focus sur l’humain, la nature, les grands espaces ruraux, les intérieurs. Son leitmotiv est de capter le réel. Le public découvre Depardon-novice, Depardon-reporter et Depardon-chercheur de couleurs. 


Une simplicité touchante, une couleur étincelante Crédits : Lilia Khadri

 

« La découverte de photos inédites en couleur (anciennes et récentes) et mes nouvelles prises de vues donnent un regard sur des thèmes importants pour moi : les grands espaces et la solitude des villes. L’exposition reflétera ma vision personnelle dans des lieux très différents mais unis par une grande douceur des couleurs. »

C’est une exposition intimiste à laquelle on assiste. Elle est petite et se déploie ausein d’une seule salle. La douce luminosité nous incite à entrer au sein de l’exposition. La scénographie est très épurée, simple et élégante. Les photographies sont sublimes, les couleurs étincelantes et la lumière incroyable. Au sein des expositions de photographie il est agréable de trouver une scénographie simple et épurée et le Grand Palais l’a compris. Les œuvres sont mises en valeur en étant disposées sur un mur aux tons blancs-gris et leurs cadres de bois sont simples et discrets. 


L’humain au centre de l’Œuvre Crédits : Lilia Khadri

 

Ces photographies sont naturelles et très touchantes. L’emploi de la couleur permet d’adoucir l’image,de la sublimer tout en gardant une douce simplicité. Le visiteur peut ressentir le regard apaisant du photographe au moment où il a dû capturer ces instants forts.

Elles dégagent une grande beauté de part des aspects esthétiques, humains et émouvants.Toutes ces images nous invitent à l’évasion, au voyage et à la découverte de l’Autre. Les 160 photographies exposées sont inédites et n’ont jamais été publiées à présent ce qui renforce l’idée de découverte intime avec l’œuvre du photographe. Depardon est retourné dans des pays qu’il affectionne pour nous offrir des clichés inédits pour cette exposition.

Cette exposition présente quelques aspects muséographiques plutôt innovants.


Crédits : Lilia Khadri

 

Les cartels présentant les œuvres se situent au niveau des plaintes murale set comprennent uniquement le nom de l’œuvre, la date et la ville. Cela est amplement suffisant, cela permet à chaque personne de ne pas être noyée par un trop plein d’informations et de retenir le nécessaire. Cependant il aurait été intéressant de trouver au sein de l’exposition la description de l’évolution de la technique utilisée par l’artiste. Avec l’évolution des nouvelles technologies, s’est-il muni de différents appareils ? 

Les textes concis présentant les séquences sont dotés une police très originale, en noir et blanc, sa passion d’origine, ce qui les rend très signifiants.

 De plus ces textes sont écrits à la première personne, avec modestie et émotion, le photographe nous explique ses démarches et ceci le rend proche du public. 

Un petit manque à noter serait un texte introductif présentant l’artiste et sa vie en début d’exposition. Cela ne va pas de soi, en entendant le nom de l’artiste nous ne nous disons pas forcément « Depardon ! Evidemment que je le connais ! Ça tombe sous le sens ! ».

Une exposition certes bien courte mais qui vaut le coup. On en ressort avec des couleurs plein les yeux et une envie de faire notre valise sur le champ ! Et on a passé un doux moment. Un seul conseil : n’y allez pas en heure de pointe, la circulation est  bien complexe !

 

Lilia Khadri

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