Vous venez de réussir votre BAC, vous terminez une licence ou souhaitez faire une réorientation scolaire ou professionnelle. Le milieu de l’exposition vous intéresse, mais en pratique, les coulisses restent assez floues dans votre tête. Vous voilà au bon endroit ! Ci-dessous, une liste non exhaustive des principaux métiers de l’exposition éclairera peut-être votre lanterne afin d’orienter vos choix professionnels. Bien entendu, peut être ajouté à cette liste de nombreux métiers qui ont aussi un rôle à jouer dans les expositions tels que documentaliste, iconographe, agent d’accueil, responsable informatique, responsable sécurité, administrateur, comptable, etc. Comme vous pourrez aussi le constater, les tâches sont poreuses entre les différents métiers. Elles varient aussi en fonction des institutions et du nombre de salariés ainsi que de leur domaine de spécialisation.

 

Le directeur, la directrice, vecteur de liens

 

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© Anaïse Lafontaine

 

A la tête d’une institution muséale, le directeur est le représentant de l’image du musée auprès de différents partenaires et institutions. Chaque nouveau projet est d’ailleurs l’occasion de tisser de nouvelles collaborations. En tenant compte du programme culturel des autorités politiques, il définit la stratégie la plus adéquate au développement du musée tout en assurant la gestion des comptes. Son rôle est essentiel pour coordonner les équipes du musée afin d’encourager la communication entre les différents services. À côté de ces missions managériales, il a un rôle scientifique et culturel. En effet, il est garant de la conservation des collections, leur étude, leur enrichissement et leur mise en valeur. Selon le projet scientifique et culturel de l’établissement, il va proposer l’orientation à prendre pour le programme des activités et des expositions. De plus en plus, on voit apparaitre à la tête des institutions une double direction, se partageant d’une part les missions managériales, et d’autres part les missions plus scientifiques. Bien évidemment, de longues années d’expériences sont requises pour assumer toutes ces responsabilités.

 

Le conservateur / la conservatrice, l'érudit passionné

 

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© Anaïse Lafontaine

 

Bien souvent, le conservateur est également le directeur de l’établissement. Mais plus spécifiquement, ses missions s’articulent autour des collections : il s’attèle à leur conservation, leur étude, leur enrichissement et leur valorisation. Pour ce faire, il va notamment mettre en place une politique d’acquisition, concevoir des expositions, prévoir des activités pour les publics et réaliser de nombreuses publications. Avec l’émergence de la spécialisation des métiers, les missions du conservateur tendent à se diviser entre différents corps de métiers tels que le muséographe, le médiateur, le guide, le comptable et bien d’autres encore.

 

Le / la commissaire, le carnet d'adresses

 

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Le rôle du commissaire est souvent effectué par le conservateur lui-même, mais ce peut être également une personne extérieure à l’institution qui, par ses compétences spécifiques, sera mandaté le temps d’une exposition temporaire. Le commissariat peut être composé de plusieurs commissaires, qui n’hésitent pas à s’entourer d’un comité scientifique afin d’assurer une crédibilité solide auprès du public. Le commissaire s’attèle à la conception d’une exposition en écrivant le scénario, choisissant les objets à exposer, validant les propositions du scénographe, collaborant avec le service éducatif et se charge de la publication ainsi que de la promotion de l’exposition en question.

 

Le muséographe, le chef d'orchestre

 

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© Anaïse Lafontaine

 

Indispensable à la bonne mise en œuvre d’une exposition, le métier de muséographe désigné en tant que tel a paradoxalement commencé à se développer il y a environ une quarantaine d’années, grâce au courant de la nouvelle muséologie et de sa prise d’autonomie par rapport au métier de conservateur. Véritable chef d’orchestre d’une exposition, il est l’interface entre les différents intervenants. Présent dès la conception, il assimile la documentation du comité scientifique qu’il complète si nécessaire pour l’adapter au mieux aux différents publics visés à travers divers supports. Pour ce faire, il va commencer par synthétiser la documentation récoltée et la hiérarchiser pour écrire le scénario de l’exposition. Il va ensuite sélectionner les objets à exposer et créer des moyens de communications spécifiques : écriture des textes pour différents niveaux de lecture, conception de manips, outils de médiation et contenus audiovisuels et technologiques. Dans l’idéal, il est constamment en lien avec le comité scientifique, le scénographe, les médiateurs, le graphiste, l’imprimeur voir les régisseurs afin de veiller au respect du programme muséographique et du cahier des charges qu’il aura rédigé. En quelques sortes, le muséographe est un vulgarisateur et garant du message à véhiculer. Il peut être indépendant et réaliser des prestations via des marchés ou être attaché à une institution muséale.

 

Le / la scénographe, le créateur 3D

 

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Le rôle d’un scénographe est de donner une identité visuelle à un espace. Si pour certains la scénographie est un domaine qui se limite aux arts de la scène, elle a pourtant bien sa place dans la réalisation des expositions. Après lecture du programme muséographique, le scénographe (la plupart du temps un indépendant) va proposer des aménagements mobiliers et décoratifs et définir la charte graphique avec un graphiste. Ensuite, il planifie la réalisation technique et coordonne les différents prestataires : architecte, graphiste, infographiste, réalisateur multimédia, éclairagiste, concepteur de manips… Les agences de scénographie engagent d’ailleurs parfois en interne ces différents professionnels. Si le scénographe est avant tout un créateur, il doit néanmoins tenir compte des contraintes budgétaires, être informés des normes de sécurité et d’accessibilité et veiller à faire des propositions cohérentes vis-à-vis du propos et des intentions de l’exposition.

 

Le / la graphiste d'exposition, le créateur 2D

 

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Si tout le monde connaît bien le métier de graphiste, peu soupçonnent qu’il existe des graphistes d’exposition. Ils travaillent en collaboration avec le scénographe pour imaginer l’identité visuelle d’un lieu, en se concentrant tout particulièrement sur la typographie, la mise en forme et la hiérarchisation des textes ainsi que sur la création éléments graphiques ou retouches d’images. Parallèlement, peut également lui être confié la mise en page du catalogue, des cartons d’invitation et la création de l’affiche.

 

Le médiateur, le curieux sociable

 

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Tout comme le muséographe, le métier de médiateur culturel s’est surtout développé ces quarante dernières années dans le but de donner vie aux expositions, varier les outils d’aide à la compréhension et diversifier les publics touchés. En lien étroit avec le conservateur/directeur et idéalement le muséographe, le médiateur s’occupe de concevoir le programme des actions culturelles du musée et de définir les publics cibles pour chacune d’elles. Ses missions sont à différencier de celles d’un guide en proposant des alternatives à la transmission orale classique des savoirs. Par la conception et l’animation d’ateliers, la création de supports didactiques dans l’exposition et de documents d’aide à la visite (livrets jeux, guide du visiteur), le médiateur créer différents niveaux d’apprentissage de connaissances tout en encourageant le développement personnel des participants. Aussi, il met en place des outils d’évaluation et est attentif aux attentes et à la réception du public. Régulièrement, il sollicite de nouvelles institutions scolaires, organismes, associations, partenaires pour leur faire découvrir les actions du musée, parfois par le biais d’interventions hors-les-murs. Des missions de communication lui sont d’ailleurs généralement confiées comme la gestion des réseaux sociaux.

 

Le régisseur d'oeuvres, le petit rat des réserves

 

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Le régisseur assure la gestion des œuvres et des réserves. Il a notamment en charge tout un volet administratif en s’occupant des conventions de prêts et certificats d’assurance. Il organise le convoiement des œuvres et veille à leur sécurité durant toute la période d’emprunt. Pour ce faire, il prépare le conditionnement de chaque objet, réalise des constats d’état et s’assure de la bonne santé des réserves et des vitrines qui les accueilleront (il vérifie thermomètres et hydromètres, les conditions d’éclairage et de mises à distance entre les collections et le public). Il sera toujours présent lors du montage et démontage d’une exposition. Selon les spécialités de chaque régisseur, un volet très manuel ponctue ses missions comme la fabrication de boîtes de transport et de socles. Enfin, il est en charge du récolement périodique des collections (inventaire, marquage, documentation, photographie) et prévoit des plans d’urgence en cas de catastrophe dans l’établissement.

 

 Le régisseur technique/le technicien/le préparateur, le bricoleur

 

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Le rôle du régisseur technique se confond souvent avec celui du régisseur d’œuvres. C’est particulièrement le cas dans les FRAC. D’une part, il assure la maintenance technique des réserves, des espaces d’exposition et d’accueil : climatisation, alarmes, éclairages, sécurité des objets, dispositifs audiovisuels, gestion des stocks de matériels, etc. D’autre part, il fabrique les supports nécessaires pour le transport et la présentation des objets : boîtes de transport, socles, cadres, cimaises, modules scénographiques, etc. Des compétences en menuiserie, électricité, informatique, audiovisuel sont par exemple très appréciées.

 

Le restaurateur, le minutieux

 

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Un musée fait appel aux services d’un restaurateur (généralement indépendant ou attaché à un atelier) pour stabiliser l’état d’une œuvre, la débarrasser d’une infestation (insectes, moisissures) ou encore pour lui rendre son état d’origine par une restauration locale ou intégrale. Le restaurateur doit par conséquent faire preuve de solides connaissances en histoire de l’art et en science (chimie, biologie, physique…) tout en restant informé des dernières avancées scientifiques dans le domaine. Il n’hésitera d’ailleurs pas à donner des conseils pour le conditionnement des objets et leurs conditions de conservation et d’exposition. De nombreux domaines de spécialisation s’offrent à lui : peinture, céramique, textiles, bois, joaillerie, etc. Dans le cadre d’une exposition, un musée peut accorder le prêt d’un objet à condition que l’emprunteur se charge d’organiser la restauration de ce dernier.

 

… Et sans oublier le public, acteur majeur des expositions car sans lui, elles n’auraient tout simplement pas lieu ! La bonne nouvelle, c’est qu’aucune formation n’est requise pour contribuer à ce foisonnement de création et de savoirs ! Sympa non ? 

 

Note : Pour une question de fluidité de lecture, les noms des métiers ont été accordés au masculin en tant que formule « neutre ». Hommes comme femmes ont bien évidemment la possibilité d’occuper ces postes !

 

Laurence Louis

#Métiers

#Exposition

#OrientationProfessionnelle

 

Illustrations : Anaïse Lafontaine, illustratrice. Instragram : anaiise_lafontaine