C’est toujours avec enthousiasme que nous découvrons les expositions du Palais des Beaux-arts de Lille, et c'est encore une fois une belle réussite de la part de ce musée. Le PBA accueil du 4 novembre au 6 février 2012, une très belle rétrospective du peintre L. Boilly originaire de la région du Nord Pas-de-Calais.

Le début du catalogue de l’exposition laisse place à une citation de Henry Harrisse, résumant bien cette rétrospective : « On ne pardonne pas à Boilly d’avoir tant d’esprit, ni au public de prendre si grand plaisir à regarder ses tableaux ».

Une figure marquante peu connue cependant  présente dans de nombreux musées de par le monde.

Cette rétrospective marque le 250ème anniversaire du peintre, à cette occasion le PBA rassemble les plus grands chefs d’œuvres de L. Boilly, avec de nombreux prêteurs venant de plusieurs institutions de Grande Bretagne, des États-Unis, d’Allemagne, de Russie, et de collections particulières, ce qui en fait une exposition éblouissante,  de par le caractère ubiquiste du peintre et des œuvres présentées.

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L’entrée de l’exposition est surprenante, le visiteur sera accueilli par une série de petits portraits exceptionnels. Le tempo de l’exposition est lancé, et les salles vont de surprises en surprises.

Le fil de l'exposition se fait tout simplement de manière chronologique,  surtout de l’évolution artistique, culturelle et politique de Boilly.  

Une exploration à travers le temps à partir des XVIIIème et XIXème siècles, avec non seulement des évolutions artistiques mais aussi ethnographiques, historiques et patrimoniales faites à cette époque.

Boilly se penche sur toutes les mutations des sociétés de cette époque, cela rend l’exposition d’autant plus fascinante et attrayante pour le visiteur et l’homme d’aujourd’hui.

En effet, chaque salle, représente une époque, une influence artistique de l'artiste.  Au total, sept grandes    sections chronologiques et thématiques, et à travers ces sections des petites salles découpées par parcours. 

Ces salles sont à la fois traversées par la « tourmente révolutionnaire » de l’artiste, des figures marquantes de la Révolution,  comme en témoigne ses magnifiques dessins de portraits réalisés avec une tendresse et une sincérité stupéfiantes des scènes de genre. Boilly se faisant sociologue, le visiteur peut constater les évolutions et les mutations de la vie sociale, des situations familiales et aussi politiques.

Le parcours de l'exposition est agréable, et offre des espaces clairs, dynamiques, grâce à la rythmique des  espaces mise en place pour accorder une fluidité de circulation et entre les œuvres. Le visiteur est  transporté de salle en salle,  d'époque en époque.

La scénographie fait partie aussi de la valeur du PBA, un décor "propre", soigné, mais finalement classique, toutefois cela participe au charme de l’exposition et s’accorde bien avec les œuvres. Les salles se présentent sous la forme de petits salons, sans nul doute pour rappeler les Salons de ces époques et dont l’artiste fut un participant assidu et ce, à de multiples reprises.

Après coup, la scénographie ne semble pas si classique, il y a une dynamique, les salles se  présentent comme des petites saynètes (pour chaque époque et mouvement artistique) avec des petites ouvertures et des niches entre les cloisons, cela permet d'entrecroiser les autres salles, mais sans trop en dévoiler sur le sujet. Ces petites niches instaurent cette dynamique et, avec un va-et-vient donnant lieu à un jeu du regard sur ces œuvres. En conclusion, on ne ressent aucune superposition des courants artistiques ou historiques.

Une métaphore donc sur notre regard contemporain sur l’histoire de l’art,  qui n’est pas juste une histoire linéaire de ces différents courants, on porte toujours un avis comparatif sur le passé. C’est pourquoi, les œuvres se reflètent à travers leurs époques, comme un effet miroir sur la vie de L. Boilly. 

                 

C’est aussi créer un choc par rapport aux représentations artistiques et des transformations des courants artistiques du travail du peintre.

Une exposition montrant la grande virtuosité de cet artiste, et plus particulièrement les domaines où il excelle, à savoir l’art du portrait et celui du trompe-l’œil,  à qui la dernière salle est consacrée, et qui semble la plus attendue pour le visiteur.

Enfin, cette exposition qui a un grand succès à Lille et honore la mémoire de cet artiste exceptionnel, qui propose encore une fois, une surprise totale sur son travail.

                                                                                                                                  

                                                                                                               Chloé Meunier

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