Quelle drôle de sensation que de découvrir une ville historique comme Mons à travers 15 installations urbaines contemporaines! A l’occasion de MONS 2015 et de sa saison estivale, la capitale européenne de la Culture égaye ses rues à l’aide d’œuvres surprenantes. Entre allusions et détournements, elles alertent avec fraîcheur notre regard sur l’environnement urbain.
Crédit photographique : Mons2015.eu
Ce sont donc plus de 15 artistes belges et internationaux qui s’expriment dans l’espace urbain de Mons. Si l’art urbain peut être perçu comme imposé aux habitants, il n’est pourtant pas envahissant. Installées dans un parc, le long d’un bâtiment ou d’une ruelle, ces interventions ponctuelles cherchent à surprendre le passant. Les œuvres questionnent notre rapport au territoire, au paysage, à l’architecture et au mobilier urbain. Que vous soyez touriste ou Montois, la surprise reste de mise. Collages, sculptures, fresques, installations numériques : les œuvres sont toutes différentes et pour tous les goûts.
Dominent les œuvres aux influences de street-art : des collages sur les encadrements (fenêtres, vitrines, panneaux publicitaires…) viennent perturber notre champ visuel. Les collages « Window » de Thierry Verbeeck sur les vitrines des commerces guident notre regard à l’aide d’une nuée de mains tendant l’index vers une fenêtre d’ordinateur. Comme un « pop-up » informatique, son œuvre apparait et surprend. L’Artiste OX, quant à lui, dénonce la pollution visuelle publicitaire en s’exposant dans les encarts prévus à cet effet. Ouvertures sur le monde, les collages de Calvin Dussart et Charles Myncke proposent d’entrer dans l’intimité des fenêtres murées de Mons au travers d’images de Comics. Elles nous racontent alors leur histoire. De la fenêtre à l’encart publicitaire, la ville est un endroit de tentation visuelle.Cependant, les fresques de Momo ou celle de Vincent Glowinski, « The Forest » redonnent des couleurs aux façades et attirent le regard.
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Mons est aussi mise à l’honneur : la fresque d’Hell’O Monsters détourne les traditions du Doudou à l’aide de monstres au style enfantin. L’atelier Pica Pica fait aussi référence à la ville avec sa mosaïque de symboles liés à l’univers montois.
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Diverses installations surprenantes dévoilent une réalité parallèle imaginaire : l’avalanche de livres d’Alicia Martin tombant d’une fenêtre de l’Université de Mons, ou un immense vase en porcelaine sur son napperon déposé sur le toit d’un immeuble créent le décalage avec notre réalité quotidienne. Ailleurs, une œuvre s’assimile au mobilier urbain comme « City says No » du collectif Inject Love. Ces panneaux d’interdictions forment un cœur comme si il nous invitait gentiment à ne plus avoir le droit de rien. A contrario, les ailes dorées de Filip Gilissen dans le square Saint-Germain donnent l’illusion de s’envoler loin de l’asphyxie urbaine le temps d’un selfie. Enfin, la présence de menhirs en briques rouges ou de faux paresseux dans les arbres détournent avec humour et poésie le paysage urbain.
Crédit photographique : Mons2015.eu
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Quand la ville devient un terrain de jeu pour les artistes, le quotidien des habitants s’en trouve changé. Cette approche de l’espace urbain permet de s’évader de la morosité. Il devient un lieu d’expression. Ces installations ne sont pas forcément là pour être questionnées. Libre à tous de les interpréter ou non. Elles permettent de s’échapper un instant du monde réel en détournant notre point de vue. A travers ces 15 installations urbaines, Mons offre aux visiteurs et à ses habitants la possibilité de ponctuer leurs ballades.
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Au final, ces installations sont un bon avant-goût de ce que réserve la programmation culturelle de MONS 2015. Pour découvrir ces installations aux quatre coins de Mons, c’est très simple : Vous avez deux solutions. Pour les impatients, rendez-vous à l’Office de Tourisme de Mons. Des médiateurs vous inviteront chaleureusement à aller redécouvrir la ville munie d’une carte légendée. Les 15 œuvres y sont localisées. Vous pouvez retrouver le plan via Internet (Et ça se passe ici : http://www.mons2015.eu/fr/art-en-ville-parcours#mapactive). Pour les plus aventureux, laissez-vous errer dans les rues de la ville. Vous tomberez inévitablement sur quelque chose d’inhabituelle et insolite. En tous les cas, munissez-vous de bonnes baskets ou de chaussures de marches car, à Mons, ça monte et ça descend. Ce n’est pas les Montois et leur Card’Or[1] qui vous diront le contraire.
Persona
Pour plus d’informations :
L’installation du 04 avril se poursuit jusqu’au 21 septembre 2015 dans toute la ville de Mons.
http://www.mons2015.eu/fr/node/1664
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[1] Le card’Or est un char sur lequel est placé la châsse de Sainte Waudru. Durant la procession, le char doit monter une ruelle pavée et pentue. Les habitants poussent le char afin d’aider les chevaux à le monter.