Vous vous souvenez de L’extraordinaire voyage au Musée de la Chasse et de la Nature ? Cet article vous avait donné envie d’en savoir plus ? Il vous a rendu curieux de la programmation ? Ça a été mon cas également.
Le Musée de la Chasse et de la Nature est depuis plusieurs années l’un de mes favoris à Paris… mais depuis Arras,je ne suivais plus très bien son actualité. Grand mal m’en a pris ! Sans l’article publié sur L’Art de Muser, j’aurais surement manqué la visite organisée en présence de Julien Salaud pour l’exposition qu’il présentait jusqu’à la mi-juin !
Cela aurait été fort dommage, car cette visite a été un beau moment. Voici le témoignage de cette rencontre avec Julien Salaud.
Cerf aux bois perlés- Julien Salaud ©ALBC
La visite à laquelle j’ai assistée s’est passée lors du bel après-midi ensoleillé du 07 juin 2015. J’avais réservé par mail quelques jours auparavant et m’étais rendue avec hâte au musée.Visiter ce musée est toujours une joie, un moment d’évasion un peu à part, mais le faire en présence d’un artiste qui présente ses œuvres, c’était pour moi une expérience inédite. C’est donc avec le sourire aux lèvres, mon appareil photo autour du cou et mon calepin à la main que je m’y suis rendue.
Julien Salaud est un jeune artiste de 38 ans. Il travaille à Orléans et a déjà été présenté dans des lieux importants tels que la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) et le Palais de Tokyo. Quoi que jeune, il est donc reconnu sur la scène artistique. Malgré tout, c’est quelqu’un de très accessible. La visite s’est déroulée comme une discussion, il nous a commenté ses œuvres, leur réalisation, ses inspirations, a parlé de lui en tant qu’artiste, a raconté des moments qui l’ont marqué, nous a expliqué certaines des réflexions qui nourrissent son travail.
Le groupe était assez nombreux, environ une vingtaine de personnes, mais nous pouvions quand même lui poser des questions. C’est ce qu’il attendait de cette visite-discussion : un véritable échange entre lui et son public. Le moment était donc détendu et agréable.
La visite s’est déroulée de manière classique : nous avons suivi le parcours d’exposition prévu, c'est-à-dire les quatre salles qui lui étaient consacrées. La première a servi d’introduction. Dans les autres l’artiste nous présentait son travail en se ivrant. S’il nous a présenté son Cerfaux bois perlés il nous a aussi parlé de ses réflexions sur la mort. Cette œuvre est pour lui comme une chrysalide, une interrogation sur la mort considérée comme un état mais il laisse la possibilité à chacun d’y voir ce qu’il souhaite.
Son discours était ponctué d’anecdotes. Comment a-t-il fait pour enfiler toutes ces perles ? Il les a placées dans un tourne-disque. Lorsqu’il le mettait en marche, les perles s’enfilaient toutes seules sur l’aiguille qu’il avait posée au ras de l’appareil. Vous pourrez essayer chez vous si le cœur vous en dit.
D’une manière tout à fait détendue il nous a présenté son Faisanglier : « C’est Günter ! » … avant de livrer des réflexions sur son travail.S’il a sa propre technique de plumassier, il ne serait pas contre une formation. Dans tous les cas, il ne se considère pas comme un artisan mais bien comme un artiste.
Auparavant il tannait lui-même mais il a dû arrêter à cause des odeurs. Ce qu’il aimait dans cette activité était ce paradoxe entre la beauté et l’odeur, ce paradoxe qui laissait comme un espace de liberté. Paradoxe que l’on retrouve dans cette œuvre où deux espèces cohabitent pour n’en forme qu’une seule.
Faisanglier et Julien Salaud © ALBC
Les anecdotes et explications sur ses œuvres ont continué au long des deux autres salles, toujours dans un esprit de convivialité où l’artiste se présentait tel qu’il est sans se placer au dessus des autres. Alors merci à Anne Hauguel d’avoir écrit à temps son article. Merci au Musée de la Chasse et de la Nature d’avoir programmé unetelle rencontre. Et merci à Julien Salaud pour cette véritable rencontre.
Aénora Le Belleguic-Chassagne
Ensavoir plus :
http://blog.julien-salaud.info/
Pour voir ces oeuvres en ce moment :
- Corps recomposés. Greffe et art contemporain. Scriptorial, Musée des Manuscrits du Mont-Saint-Michel, Avranches
- Jusqu'au 20 septembre 2015
- Chasseur sachant chasser
- Les chasses seigneuriales au 16e siècle, Château de Kerjean, Saint-Vougay
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