Lors de ma dernière visite au LAM (Musée d’Art Moderne) à Villeneuve d’Ascq, alors que je me promenais tranquillement entre les œuvres de la collection d’art brut, j’ai surpris un homme penché sur le mur, en train de regarder quelque chose qui semblait le passionner, il observait à travers une ouverture.
Crédits : A.Vázquez
Immédiatement je me suis interrogée, de quoi pouvait-il bien s’agir ? Est-ce que cela valait la peine d’attendre mon tour pour regarder ? Et malgré moi, la curiosité l’a emporté et j’ai du attendre…
Il s’agissait d’un dispositif assez curieux, un petit écran qui doit faire environ11 pouces encastré dans le mur où sont diffusées des images, en boucle, sur la vie et les œuvres des artistes, leurs maisons qui sont imprégnées par la personnalité des « créateurs » qui sont exposées dans cette salle.
Images qui nous montrent la perception particulière, voire « tordue », qu’ils ont de la réalité. Ce qui me laisse penser que c’est un parti pris pour compléter le discours du musée. Ce courant artistique qui a toujours été vu comme dérangeant, ce qui renforce notre désir de regarder.
Et c’est justement de cette condition humaine que se sert cet outil de médiation. On voit quelqu’un penché sur cet espèce d’observatoire et on se sent tout de suite intrigué par ce qu’il y a derrière, cela nous intrigue et on veut absolument savoir de quoi il s’agit !
Crédits : A.Vázquez
Et d’autant plus lorsque on y regarde, et on a l’impression d’être le seul au monde à avoir cette chance, d’aller aussi loin dans l’intimité des créateurs. Grâce à cela, en assimilant l’information on comprend mieux la façon dont ils s’expriment à travers leur œuvres.
Même si ce n’est pas un dispositif très sophistiqué, et surtout pas très novateur, car cela fait quelque temps que l’on joue avec le voyeurisme, même sous la simple forme d’un effet visuel en s’appuyant sur les axes de vision. Je trouve qu’il accomplit bien son objectif de transmettre l’information nécessaire à la visite, mais surtout il est capable d’attirer l’attention. Et le mieux est qu’il y en aun autre pour les plus petits, aucune génération ne reste éloignée de cette expérience qui nous donne de l’information.
Contrairement au dispositif le plus courant qu’on peut trouver dans une exposition, c'est-à-dire un écran posé en plein milieu de la salle, ou au mieux dans un coin tranquille avec des petits bancs auxquels la plupart du temps on prête à peine attention. Celui-ci nous interpelle d’une façon subtile mais infaillible.
A. Vázquez