Initié en 2010 par le château de Versailles et soutenu par le ministère de la culture dans le cadre du programme « Services culturels innovants », la plateforme collaborative de Versailles en direct a offert  la possibilité à près de 170 classes, de trois rectorats partenaires, les Yvelines, le Nord-Pas-de-Calais et la Marne de réaliser au cours de l’année 2011, des visites du site au sein même de leur école. 

Ce nouveau dispositif de médiation à destination des scolaires proposé par le château de Versailles, vient s’inscrire dans le cadre d’un partenariat entre l’établissement public de Versailles et l’entreprise Orange.

 

Comment ça marche ? 

Les élèves et leur enseignant entrent en connexion, via un système de visiophonie mis en place par Orange, avec un conférencier  des musées nationaux au château de Versailles. Le système de visioconférence permet aux élèves de voir le conférencier sur leur écran et au conférencier de suivre les réactions des enfants en direct. Ils échangent ainsi autour d’un programme choisi, actuellement trois programmes sont proposés par le château ; La journée du roi, la création de Versailles ainsi que les jardins. Pendant une heure, le conférencier pilote la visite avec une palette d’outils mise à sa disposition pour animer l’échange. Il commande en direct des cameras installées dans la galerie des glaces, dans la chapelle royale ou encore dans les jardins. Sa présentation est enrichie par des visuels sélectionnés, des photographies, des reproductions d’œuvres, des extraits musicaux et vidéos.

L’avantage de cette visioconférence est la possibilité de rassembler à la fois deux classes lors d’une même séance, ce qui est très difficilement réalisable lors d’une visite sur le site avec un guide conférencier. De plus, les enfants sont en général très attentifs au dispositif et s’intéressent à cette nouvelle technologie. Ils posent énormément de questions et sont très réceptifs. La visite à distance au sein même de leur salle de classe permet aux enfants d’inclure cette séance dans un cadre de travail avec des connaissances provenant directement du château dans le respect des programmes scolaires.

 

Quelles sont les forces de ce dispositif ?

Le système de visite à distance favorise l’accès à la culture des élèves non familiarisés des musées, mais aussi des écoles éloignées géographiquement de la région parisienne. C’est une première pédagogique pour un établissement culturel qui ne fait qu’ouvrir le champ des possibles. Le château de Versailles travaille actuellement au développement de nouveaux thèmes de visite ; la vie quotidienne à Versailles, Versailles et l’Antique ainsi que les journées d’octobre 1789.

La visite par visioconférence a un bel avenir devant elle. La possibilité de développement du projet est tout à fait considérable et les initiateurs du dispositif espèrent étendre cette offre dans d’autres musées, mais aussi à d’autres publics. Ainsi les personnes à mobilité réduite mais aussi les milieux hospitalier,  carcéral et les maisons de retraite pourraient eux aussi bénéficier de visites à distance. L’innovation au service de la culture et des visiteurs est un point d’honneur que le château de Versailles semble s’être fixé, en effet la déclinaison d’outils multimédia dans le cadre de son programme VersaillesLab est tout à fait exemplaire ; Applications I phone et Android avec géolocalisation, association au projet Google Art Project, implication dans les réseaux sociaux et sites communautaires ou encore partage de photos souvenir.

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Cet outil de médiation connaît-il des faiblesses ?

La fragilité de la technologie reste la principale faiblesse de ce type de projet. Les écoles souhaitant recevoir ce service doivent disposer d’une connexion internet au débit correct ainsi que de l’équipement nécessaire à la projection. La principale critique associée au projet de Versailles en direct, adressée lors de sa présentation au Lab du forum d’Avignon est celle de la qualité de l’image et du léger décalage sonore. Ce à quoi les initiateurs du projet répondent que le fonctionnement du dispositif était le principal objectif à atteindre et que la  qualité de l’image, qui varie également selon le débit de la connexion serait améliorée par la suite.

Cette visite à distance ne remplace bien évidemment pas la visite réelle du château et des jardins. Mais elle peut se révéler être un excellent outil préparatoire ou complémentaire à l’expérience sensible.

 

Vanessa Vancutsem