Lorsque je voyage dans une nouvelle ville, j’aime aller visiter le musée d’histoire de la ville. Cela me permet de mieux comprendre le lieu où je suis et d’adopter un autre regard lors de mes visites les jours suivants.
Quand j’ai eu l’occasion d’aller à Luxembourg, je n’ai pas dérogé à cette habitude.
La devanture du musée © Fanny DAVIDSE
C’est donc avec curiosité que je pénètre dans Lëtzebuerg City Museum pour y découvrir l’histoire de cette belle capitale européenne, du Moyen Âge à nos jours, et poussant même au-delà avec les projets à venir. Il a ouvert en 1996 et a déjà subi des modifications sur son parcours muséographique et scénographique en 2007. Une deuxième rénovation a été effectuée en 2017.
Ce musée est intrigant car il montre les ambivalences qui peuvent se dégager après une rénovation : la beauté de la nouveauté et la nécessité d’améliorer continuellement quelques détails.
Il y a trois espaces d’expositions : une exposition permanente sur quatre niveaux, une exposition temporaire sur un niveau et une exposition des collections sur un niveau qui ouvrira en octobre 2018. Je souhaite partager avec vous mon expérience de visite de l’espace d’exposition permanente.
Une salle intitulée « La ville et ses habitants © Fanny DAVIDSE
Le musée a adopté un parcours qui se voit de plus en plus dans les musées récemment rénovés : le début de la visite se trouve en sous-sol, la première action du visiteur est donc de descendre pour commencer le parcours puis il remonte au fur et à mesure les niveaux vers la surface. Ce type de déambulation pour un musée d’histoire paraît efficace puisqu’il suit la chronologie, mais je me suis sentie déstabilisée à l’entrée de la visite, qui se situe plusieurs niveaux au-dessus. La signalétique joue alors un rôle crucial.
Une salle intitulée « Eglises, couvents et monastères » © Fanny DAVIDSE
Un code couleur est attribué à chaque niveau et un panneau principal indique la suite de la visite à chaque changement de niveau. Le panneau donne une indication claire avec un graphisme épuré. Cependant, une fois passé ce panneau, la signalétique se réduit en taille, apparaît au sol et passe presque inaperçue aux yeux du visiteur. Les salles offrant bien souvent deux accès pour y entrer et en sortir, je me suis retrouvée à certains moments en contresens de la visite chronologiquement établie.
La signalétique du parcours de visite © Fanny DAVIDSE
Les textes présents dans l’exposition ont su combiner le trilinguisme adopté tout au long du musée (français, allemand, anglais) avec un propos historique concis et percutant en une quinzaine de lignes. Ils apportent l’essentiel historique et restent visuellement légers.
Par ailleurs, trois niveaux de textes sont repris tout au long de l’exposition. Un premier niveau retraçant une période historique, puis un deuxième expliquant un point historique durant cette période et enfin un troisième détaillant ponctuellement les objets en vitrine. Un autre niveau, sous une forme de macaron donne un explicatif architectural sur les parties du musée appartenant à l’ancien bâti. Il y a une excellente complémentarité entre tous ces éléments.
Du côté de l’action du visiteur, il y a une grande part de lecture des textes et d’observation des objets et œuvres présentés. Quelques tiroirs contenant des œuvres fragiles viennent agrémenter la visite, ainsi que des écrans tactiles et dispositifs audio. J’ai beaucoup apprécié la déclinaison du principe d’observation, par le biais de jumelles, d’animation numérique ou de clapet à soulever.
La présentation graphique des data-données © Fanny DAVIDSE
La séquence sur l’histoire contemporaine et la ville actuelle est rythmée de data-données et joue énormément sur la retranscription visuelle et schématique du texte. Un réel effort est présent pour éviter la pure position contemplative du visiteur généralement présente dans les musées d’histoire. Cette facette pourrait être encore plus exploitée, notamment sur des notions complexes ou des points clés de l’histoire de la ville.
Le musée transmet de manière dynamique les clés de compréhension sur la ville. En dépit d’un parcours parfois chaotique, je suis ressortie satisfaite de ce voyage dans le temps. Mes bagages historiques en main, j’étais prête pour visiter les célèbres Casemates, galeries souterraines témoignant du passé de la ville-forteresse.
Fanny Davidse
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Pour en savoir plus sur le Lëtzebuerg City Museum : http://citymuseum.lu/
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