Vue de l’exposition Voyage au centre de la terre, 2018. © AGR
A quel besoin répond-t-il ?
Les artistes-plasticiens dénoncent le fait que des institutions culturelles exposent leurs œuvres et en retirent des bénéfices en excluant de les rémunérer. Parfois, le droit d’exposition est cédé par l’artiste à l’institution au moment de l’acquisition de l’œuvre. Dans ce cas, le prix compense la perte des droits d’exposition pour l’œuvre acquise. Ce cas de figure étant assez rare, les artistes-plasticiens se retrouvent souvent lésés. Or, cette rémunération est essentielle pour l’économie des artistes en leur permettant un revenu minimum pour chacune de leur exposition. De plus, cela permet de soutenir la création et la production de futures œuvres.
Que dit la recommandation du Ministère de la Culture ?
- Pour une exposition monographique, l’artiste-plasticien touche 1 000€, quelle que soit la durée de l’exposition et le nombre d’œuvres exposées.
- Si l’exposition bénéficie d’une billetterie payante, l’artiste-plasticien touche 3% des recettes de la billetterie si elles excèdent 1 000€.
- Pour une exposition collective qui présente plus de 10 artistes, une rémunération minimum de 100€ est allouée pour chaque artiste-plasticien.
- Si l’exposition collective présente moins de 10 artistes, la somme de 1 000€ sera partagé par le nombre d’artistes exposé.
En avril 2020, l’association D.C.A (Association Française de développement des centres d’art contemporain) a été la première à proposer un code des bonnes pratiques concernant la rémunération pour les droits d’exposition et à garantir son application par ses membres. Les FRAC jouent aussi le jeu « La part de la rémunération relevant du droit d’auteur de l’artiste, dénommée “droit d’exposition”, sera désormais mentionnée et identifiée dans le cadre de la rémunération des artistes par les FRAC », comme le précise Julie Binet la secrétaire générale de Platform.
Vue de l’exposition Gigantisme – Art et Industrie, 2019. ©AGR
Quels freins au respect de son application ?
L’idée en utilisant le terme de « recommandation » était de responsabiliser les organisateurs d’exposition et non pas de leur imposer la rémunération du droit d’exposition. Pourtant, tant que cette rémunération ne sera qu’une « recommandation » les institutions les plus imposantes ne se saisiront pas de l’urgence de la situation. Sur ce sujet Nicolas Vulser ironise « Ces établissements publics ou même privés, prompts à s’auto-féliciter de drainer des millions de spectateurs, paient leur électricité, mais ne trouvent pas un centime pour les créateurs ».
D’autres critiquent l’idée que les institutions culturelles doivent payer un droit pour exposer leur propre collection.
Le Journal des Arts rapporte une évaluation des coûts pour l’application de la rémunération des droits d’exposition pour les établissements sans billetterie qui montre que « Sur la base d’une rémunération de 1 000 euros, le coût pour les Frac et centres d’art s’élèverait chaque année respectivement à 153 000 euros et 173 000 euros pour les expositions monographiques. Pour les musées de France, le coût annuel total des expositions monographiques et collectives a été chiffré à 182 000 euros. »
Et les artistes ?
Axelle Gallego-Ryckaert
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Voici une vidéo pour en savoir plus sur le débat autour du droit d’exposition : https://www.arte.tv/fr/videos/094932-000-A/le-droit-d-exposition-des-artistes-enfin-reconnu/