Les musées développent de plus en plus leurs médiations. Quelles sont celles des Musées d’histoire ?
Le jeune public est l’avenir des musées, puisque ce sont eux qui sont les futurs visiteurs et qu’ils reviendront bien plus tard, peut-être avec leurs enfants. Pour cela, les équipes des musées mettent en place différents moyens afin de les inciter à revenir. Le rôle du médiateur devient alors un enjeu important, et cela ne fait pas exception dans les musées d’histoire. Ainsi, différents moyens, dans des activités du parcours muséographique ou en dehors de celui-ci peuvent être attractifs.
Des médiations durant la visite du musée
Les musées pouvant être grands et le parcours long, les jeunes enfants de 6 à 12 ans peuvent vite s’ennuyer et donner de la voix. Durant la visite, des espaces peuvent être préparés afin de plonger l’enfant dans un nouvel univers en lien avec la période historique voulue. Ainsi, au Musée de la Grande Guerre de Meaux, a été mis en place un coin famille avec des activités pour amuser les enfants et leur permettre de se détendre, tout en restant dans le musée. Dans cet espace, au milieu du musée, les enfants sont invités à écrire des lettres aux poilus, ou encore à se déguiser avec des uniformes et tenues typiques de la Première Guerre Mondiale. Il ne s’agit pas de susciter des vocations militaires, il s’agit surtout de faire comprendre aux enfants que les uniformes n’étaient pas forcément tous adaptés aux combats. En effet, au tout début de la Première Guerre Mondiale, les uniformes étaient de couleurs vives et donc manquaient de discrétion, ou encore ils étaient en laine et en été, cela tenait bien chaud. Ils peuvent ainsi remarquer les évolutions dans les uniformes de manière ludique.
Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux- J.P.
Tout au long de la visite, les enfants peuvent se vêtir d’un voile d’infirmière pendant la Première Guerre Mondiale. Des objets peuvent être manipulés sur le parcours comme une fausse bombe, des morceaux de métal, des reproductions d’uniformes etc…
Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux-J.P
De plus, la scénographie du lieu est adaptée au public des enfants. La représentation des tranchées avec des ouvertures à la hauteur des yeux des adultes est également reproduit pour la hauteur des yeux des enfants, et ainsi de la même manière dans différents endroits du musée. S’ajoutent des vitrines à la hauteur des enfants ou animations tout au long du parcours avec des pancartes adaptées au vocabulaire simplifié afin de comprendre certains points importants.
Au musée de la Légion étrangère à Aubagne, lorsque des classes de primaire viennent visiter le musée, le médiateur leur fait une visite adaptée, au vocabulaire simplifié, l’explication de mots compliqués et un développement accru sur les périodes historiques qui sont vues en classe. Des militaires peuvent également présents lors de la visite et ainsi faire prendre conscience aux enfants de ce qu’est l’uniforme, l’armée et la vision de l’histoire par un militaire.
Cette visite est également plus courte, certains moments historiques un peu complexes ou trop violents pour l’enfant sont peu développés. Et tout au long de la visite, les enfants peuvent s’asseoir pour écouter les différentes explications du médiateur, qui leur fait une visite interactive, les interrogeant afin d’attiser leur curiosité et d’éveiller leur attention en les faisant participer. Il leur est également plus explicité la couleur des uniformes, ou donner certaines choses à faire, comme leur faire « former le carré » lors des batailles, l’utilisation de maquettes de différentes tailles, comme la maquette d’une « hacienda » en petit format ou à échelle 1/1 d’un VAB (Véhicule de l’Avant Blindé), l’utilisation de supports vidéo pour expliquer certaines batailles ou encore différents aspects de la vie militaire. La visite passe ainsi plus vite et permet d’enchaîner avec la deuxième partie sur un moment avec différents ateliers menés par les médiateurs, après une courte récréation.
Des médiations à la suite de la visite
Pour les classes visitant les musées d’histoire, des interventions peuvent avoir lieu après une visite du musée afin d’approfondir certains sujets.
Ainsi, au Musée de la Légion étrangère, des interventions sont proposées aux classes avec des ateliers animés par des médiateurs. Ces ateliers sont adaptables en fonction du niveau des élèves. Les différents ateliers sont les suivants : dans le premier, il est demandé aux élèves de refaire la chronologie de l’histoire de la Légion étrangère sur une frise à l’aide d’images et des mots-clés qu’ils auront entendu pendant la visite : tenue camouflée, Impératrice Eugénie, 1831 etc… On peut ainsi insister de manière ludique sur les grandes évolutions ayant eu lieu au cours du temps.
Atelier « frise chronologique » du Musée de la Légion étrangère-J.P
Est également proposé un atelier art plastique, qui permet aux enfants d’exprimer leur créativité avec des activités manuelles variables, comme de la peinture, la reproduction du Monument aux morts de la Légion, des empreintes de pas dans de l’argile pour représenter les traces de pas des soldats dans la boue, des portraits à faire avec des cadres dorés comme ceux que l’on peut trouver dans les musées etc…
Et, enfin, dans un atelier de manipulation d’objets réels, dont les enfants devront retrouver les copies dans le musée, ils pourront manipuler certains objets et les porter, comme les casques, les épaulettes etc...
Objets manipulables au Musée de la Légion étrangère- J.P
Evidemment, les armes ne sont pas manipulables. La visite peut également être complétée par un atelier « découverte de la vie militaire » où les enfants peuvent avoir l’explication d’un bivouac militaire en lien avec le Bureau des Sports de la Légion étrangère. Et enfin, dans un dernier atelier, les enfants vont avoir l’explication du parachute par un spécialiste qui raconte sa propre expérience et ensuite apprennent à le plier.
Tout ceci a donc pour objectif d’intéresser l’enfant et de le mettre en éveil à ce qui a été dit au cours de la visite. Ainsi, les musées d’histoire ont un rôle primordial à jouer dans la mise en place de nouveaux modes de médiations afin de permettre au jeune public de connaître l’histoire.
Jeanne Pagès
#histoire #médiations #musée