Cet article sur l’exposition « Metal. Diabolus in Musica » de la Philharmonie de Paris est écrit par une non-métalleuse !
« Les sept Chapelles du Métal », Exposition « Metal. Diabolus in Musica » à la Philharmonie de Paris ©E.L
 
Je n’ai jamais vraiment écouté de métal (du moins c’est ce que je pensais), je n’ai jamais été pour autant de celles qui diabolisent ce style de musique et la culture qui lui est associée. Plusieurs de mes amis adorent le métal, j’estime avoir quelques connaissances en la matière. Accompagné par Clyde, véritable aficionado de métal, j’ai visité l’exposition quelques jours après son inauguration. J’espérais en apprendre davantage sur ce mouvement qui s’étend par-delà les frontières de la musique.
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« L’éternelle Idole » de Rodin mise en relation avec l’album des Black Sabbath, The Eternal Idol ©E.L
 
En entrant dans l'exposition, j'ai ôté mon manteau de muséographe pour vivre pleinement l'expérience. D’emblée, la scénographie m’a marquée. Les lumières tamisées et l’ambiance sonore m'ont immédiatement plongée dans l'atmosphère du métal. Nous avions l’impression d’être dans les backstages d’un gros concert. Moi qui pensais voir des costumes, des guitares ou des basses, j’étais loin de m’imaginer me retrouver nez à nez avec un chef d’œuvre de l’histoire de l’art. « L’éternelle Idole » de Rodin, en référence au 13e album des Black Sabbath, The Eternal Idol. Pourquoi ? Parce que le mythique groupe souhaitait utiliser une photographie de la sculpture de Rodin pour la pochette, mais le groupe n’obtint pas les droits. Convaincus de leur idée, ils reproduisent alors la sculpture en faisant poser deux acteurs peints de couleur bronze. Pour l’occasion le musée Rodin a prêté cette œuvre à la Philharmonie, les deux œuvres se font face pour la première fois.
Un espace m'a particulièrement fascinée : « Les sept chapelles du métal" dédiée aux différents sous-genres. C'était tout simplement splendide ! Chaque chapelle abrite un sous-genre différent, exposant des objets marquants et emblématiques de chaque mouvement. L’attention portée aux détails et la manière dont chaque sous-genre est représenté de manière authentique et immersive et parmi les titres, la surprise de reconnaître notamment ceux de Linkin Park qui ont marqué mon enfance.
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Face à l'entrée dans "les sept chapelles du metal". Moment où le titre Thunderstruck de AC/DC a joué. ©E.L
 
Chaque chapelle s'anime à son tour, et les musiques résonnent dans l'espace. À un moment donné, Thunderstruck de AC/DC est diffusé. Les visiteurs se sont rassemblés dans cet espace, captivés par la musique et l'atmosphère électrique, comme soudain transportés dans un festival ou un concert. Je ressens des frissons en voyant à quel point une exposition peut provoquer de telles émotions, rassemblant des gens de tous horizons autour d'une passion commune. C’est un moment magique et puissant qui me rappelle la force universelle de l'art et de la musique pour nous connecter les uns aux autres.
Une trentaine de minutes dans cet espace, j’écoute chaque titre et m’amuse à voir toutes les références cachées qui ont été glissées dans les chapelles. Je suis impressionnée par la pluralité des sous-genres du métal, mais aussi par le travail des commissaires de l’exposition (de  grands fans de métal ?).
Au-delà des « Sept chapelle du métal », la qualité des expôts présentés et des liens créés avec d’autres champs artistiques et religieux, m’apprennent que le métal prend également forme dans la littérature. En effet, dès l'origine, hard rock et heavy métal empruntent de nombreux thèmes aux formes artistiques que sont la musique classique, la littérature, le cinéma et la bande dessinée notamment. A ses débuts, Black Sabbath, très inspiré par les romans de Dennis Wheatley, prétend vouloir produire de la musique d'horreur. Ce goût pour l’horreur caractérise par ailleurs la scénographie des concerts du groupe. Plus globalement, les concerts de métal sont réputés pour la théâtralisation de leurs scènes.
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Manipe qui permet de simuler les différents effet des pédales sur une guitare électrique ©E.L
 
Côté manipes, petit bémol…pourquoi pas un simulateur tel que Guitar Hero afin de pouvoir se mettre à la place d’une rockstar ? La manipe où l’on simule le jeu des pédales sur une guitare électrique ne permet pas de ressentir une réelle immersion. Il manque la sensation de tenir une guitare entre mes mains.
En dépit de cela, j’ai particulièrement aimé la touche francophone apportée. Via un écran, le visiteur sélectionne des tickets de concert qui permet de diffuser le titre. Cet espace permet de montrer que la France regroupe plusieurs groupes de métal et accueille chaque année plusieurs tournées et festivals. Cet espace marchait en tandem avec la partie internationale, avec un système similaire le visiteur pouvait deviner l’origine du groupe. Grâce à ce dispositif nous découvrons le métal indien ou encore mexicain. 
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Espace immersif au cœur du Hellfest ©E.L
 
Enfin, le clou du spectacle, l’immersion dans un festival de métal et pas n’importe lequel : le Hellfest est une superbe idée ! Autrement appelé Hellfest Open Air, est un festival de musique hard rock et métal français. Chaque année des milliers de personnes participent à l’évènement, faisant de lui le festival de musique le plus important de France.  Cette immersion donne l’impression au visiteur de se trouver au cœur d’un pogo aux côtés des festivaliers.
Cette exposition ne soulève pas les potentielles problématiques liés à ce genre musical (comme par le masculinisme par exemple), elle est davantage « pédagogique ».  Elle retrace les fondements du mouvement et montre que le métal tire ses origines de champs artistiques divers. Aussi bien des non-métalleux que des férus de métal y trouvent leurs comptes. Cette exposition est l’occasion de voir des objets uniques qui sont pour la première fois exposés au grand public.
Une chose est sûre, je recommande d’aller voir cette exposition !
Rage Against The Machine – « War within A Breath »
Southern fist
Rise through that jungle mist
Clenched to smash ower so cancerous
Black flag with a red star
A rising sun loomin over Los Angeles
Yes for Raza livin in LaLa
Like Gaza on to that dawn Intifada
Reach for the leassons that masked pass on
Seize that metropolis
Its you built on
Everything can change on new years day
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Détail caché : certains mannequins font le signe des cornes (autrement appelé cornes du diable) ©E.L
 
Emma Laverdure
 
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