Lors de mon séjour dans la fabuleuse ville de Prague, j'ai eu l'occasion de pénétrer dans le Musée du Jouet. Une devanture si simple qu'il est facile de passer devant sans y prêter attention. Qui imaginerait découvrir un musée du jouet dans l'enceinte du grand Château de Prague, qui plus est dans l'ancienne chambre des Comptes ? 

Une des salles sobres du musée, Crédits : Lilia Khadri 

 

Je me trouvais là, surprise. Je décidais donc d'entrer jeter un œil, intriguée, mon âme d'enfant me rattrapant au galop.

Ce n'est que plus tard que j'appris que ce musée comprend la deuxième exposition permanente mondiale de jouets.

 Il contient des œuvres datant de la Grèce Antique, jusqu'à la création de la Barbie. 

Ce musée peut réveiller les souvenirs de tous les visiteurs, de chaque âge, de chaque origine. 

 

Venez avec moi, le temps d'une petite visite...

Au premier étage la collection permanente du musée est présentée à travers sept salles. La signalétique est complètement inexistante ce qui m'a amenée à traverser le musée en sens inverse ! Un comble pour une future professionnelle des musées me direz-vous ! Ceci dit cela fut un avantage, puisque je pris le temps de refaire le tour de l'étage, malgré un planning très chargé dans cette ville romane et baroque. 

En apparence, le musée paraît peu soigné, plutôt d'aspect précaire. La République Tchèque est un pays qui traverse de lourdes difficultés économiques ce qui explique le non ravalement des façades des monuments de la ville et la scénographie brute du musée. Cette simplicité rend le musée touchant et convivial, comme si je découvrais des jouets dans une ancienne demeure. 

Cette collection est unique au monde, variée et précieuse. J'y découvre des jouets aux multiples aspects, très plaisants ou bien intriguants. Certaines vitrines représentent des scénettes qui nous content des histoires et l'Histoire ! Des scénettes contiennent au moins 100 personnages, les détails sont minutieux. 

Captivée, j'imagine ces histoires prendre vie : l'arche de Noé, les batailles indiennes, les guerres du 20ème siècle, l'intérieur des maisons bourgeoises, le développement de tous les types de transports et l'industrialisation, la création des zoos.

Des scènes miniatures : ici, le zoo, Crédits : Lilia Khadri 

 

D'autres vitrines représentent des lieux de la vie quotidienne : des cafés, des gares, des villes, des ports, des chantiers de construction. On se croirait presque à la place des passants. Parmi tous ces personnages originaux et inconnus nous en découvrons que nous avons ont pu croiser dans nos lectures de jeunesse tels que Blanche-Neige, Donald et Superman. 

Les vitrines sont thématiques (les poupées, les robots, les peluches, etc.) ce qui permet de bien comprendre l'évolution des techniques de création de ces jouets par section. 

Les matériaux sont de nature très variée passant du bois au fer, de la porcelaine à l'étain. Cet artisanat est remarquable de par les détails, les finitions, la façon dont les jouets ont été construits. 

Au deuxième étage, est présentée une exposition permanente en l'honneur des cinquante ans de la poupée Barbie. Cette exposition est intéressante, malgré des cartels uniquement en tchèque...

En entrant dans une exposition sur la poupée Barbie, modèle fantasmé et controversé, il est possible d'avoir certains doutes quant au contenu muséal.

Mais cette exposition a convenu à mes attentes. En effet ce n'est pas un simple étalage de poupées clones mais une présentation de l'évolution de la représentation de la femme et aussi de l'homme dans la société occidentale. J'y découvre alors les premières barbies, un seul modèle avec des mensurations dites parfaites bien que clichées et inventées. Ce type de femme, blonde aux longues jambes était recherché dans le cinéma comme dans la publicité. 

La femme dite idéale, Crédits : Lilia Khadri 

 

Au fil du parcours, les modèles varient, principalement au niveau de la couleur des yeux ou des cheveux, jusqu'à présenter une barbie noire et une barbie en fauteuil roulant. Cependant toutes gardent les mêmes mensurations, aucune barbie petite ou avec plus de formes n'a été créée. 

Ces poupées formatées montrent et alimentent le poids de l'apparence physique normée au sein de nos sociétés, ce qui entraîne d'ailleurs des complexes, des maladies psychiques et physiques chez certaines filles. 

Un autre aspect instructif de cette exposition est relatif aux vêtements de ces poupées qui permettent de découvrir la mode vestimentaire de chaque époque. Certaines robes seraient dignes de grands couturiers.

Les vedettes en piste, Crédits : Lilia Khadri

 

Puis je fais face à un musée Grévin à la taille des poupées rassemblant des génies comme Einstein, des comédiens comme James Dean, Marilyn Monroe et Elisabeth Taylor, des chanteurs comme Elvis Presley et Mickael Jackson. Cette collection a été créée par le commissaire de l'exposition dans un but ludique, pour amuser le visiteur et expliquer que les barbies furent déclinées afin de promouvoir les icônes de ces décennies. 

Ce n'est pas la porte à côté, mais s'il vous arrive de passer par Prague, vous irez alors dans l'incontournable château de Prague, qui vous emmènera au musée du jouet. Amusez-vous, rajeunissez, racontez vous des histoires !

 

Lilia Khadri

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