Par l'histoire des prothèses cette exposition questionne une société qui vise à réparer les corps...
Avez-vous conscience du regard que vous portez sur le handicap ? Considérez-vous les personnes en situation de handicap visible comme des super-héros ? Comme des personnes avec peu de chance ?
L’exposition « Réparer les corps ? » s’inscrit dans un mode d’exposition « dont vous êtes l’acteur» en mettant le visiteur au cœur de sa prise de conscience. En 3 modules, cette exposition offre un parcours personnalisé au visiteur, l’amenant à prendre conscience de sa vision des personnes différentes, de ses biais et de ses préjugés sur la différence, l’amenant à remettre en question ses acquis et son regard. Face à ce constat, comment regarder le handicap et renouveler le sien ?
A travers l’histoire des prothèses montrant le handicap, le valorisant, le décorant, ou encore le cachant avec des prothèses réalistes, cette exposition questionne la notion de norme dans une société qui cherche à réparer le corps handicapé.
Une introduction pose les bases des chiffres sur le handicap et pose plusieurs questions au visiteur. A la manière d’un totem de personnalisation, il se voit conseiller un parcours selon son score.
La première section “Effacer” étudie la manière dont le handicap a été invisibilisé. Elle s'attache à créer des parallèles et des comparaisons entre les manières d'invisibiliser le handicap.
La seconde, “(Sur)valoriser” vise à faire prendre conscience au visiteur de l'héroïsation à tort des personnes à travers la prothèse (dans la littérature, le cinéma …) et l'instrumentalisation de leur corps et de leur handicap que cette vision de la différence entraine. Plutôt que de considérer les personnes en situation de handicap comme des personnes normales, cette survalorisation de la différence les enferme dans leur handicap, c'est le validisme.
Pour la dernière section nommée “Refuser”, c’est les raisons du refus de la prothèse qui sont abordées. Là où pour des personnes valides, la prothèse est la norme pour les personnes à qui il manquerait un membre, et il paraîtrait évident que toute personne souhaiterait s'équiper d'une prothèse, la réalité en est toute autre. Les regards des personnes valides pèsent sur les personnes qui choisissent ou sont forcées de ne pas porter de prothèse, pourtant, cet abandon de la prothèse est plus souvent le résultat d'un système de santé et d'une industrie qui créent des prothèses purement inaccessibles.
Regarder le reportage de Drella Hubert et Myrrha Bouly :
Crédits :
Conception muséographique : Claire Hamounn-Faucheux
Contact :
Claire Hamounn-Faucheux, promotion Jeanne Barret
