A la question « comment meurt-on aujourd’hui ? » la réponse est souvent troublante, rarement rassurante. Des femmes et des hommes, aux parcours singuliers, souhaitent choisir leurs morts, organiser leurs adieux et mettre fin à des souffrances psychiques ou physiques de plus en plus courantes.
Le sujet de la mort digne est tous les jours actualisé, malheureusement par la détresse et souvent la solitude des personnes dont la dernière volonté - le choix de leur mort - est reniée. Le mal mourir en France est un fait de société qui se constate au quotidien : par la déroute de l’hôpital public et des services palliatifs, par le manque de considération et de solutions au soulagement de la douleur chez les patients, augmenté par un biais culturel qui considère le suicide comme une issue inacceptable.
Choisir de porter le regard sur l’aide médicale à mourir, c'est revendiquer le redevenir sujet de sa propre fin et affirmer qu'il appartient à chacun de choisir comment faire face à sa propre mort.
Une exposition est à la fois, et entre autres, un outil médiatique et un outil pédagogique. Le dispositif d'exposition offre un relief et une force de propos qui permettent d'ouvrir la discussion à un public plus large, notamment les non experts et les non militants.
Mettre en exposition les enjeux liés au droit de mourir dans la dignité, à la revendication de l'autodétermination des personnes à choisir de mettre fin à leur vie, en fait un outil de sensibilisation, de conviction et potentiellement de changement.
Le dispositif d’exposition est destiné aux associations militantes, notamment à l’ADMD qui a apporté son soutien dans la conception du projet.
Celle-ci adopte donc une forme mobile, facilement transportable et duplicable, qui occupe un espace au sol de maximum 10m2 afin de s’adapter à toutes situations. Par « duplicable » il est entendu la possibilité de télécharger les bandes sonores des témoignages ou de les diffuser à partir d’une plateforme accessible, l’accès à un manuel d’accrochage et d’installation de l’exposition, avec possiblement des variantes selon le matériel à disposition. Par souci de cohérence avec le propos, la scénographie est volontairement sobre et épurée.
Le témoignage comme dispositif central :
La notion d'autodétermination est la colonne vertébrale de l’installation, ainsi les témoignages constituent le contenu structurant du discours et sont incarnés dans deux partis-pris. Le visage comme témoin tangible est une invitation à aller à la rencontre des individus, de constater chaque singularité comme composante d’un message d’humanité. Le format oral à travers un dispositif sonore développé à partir de combinés téléphoniques invite à une écoute attentive et intime de la parole portée.
Retrouvez ici, 3 exemples de témoignages : [cf dossier photo]
Des plaquettes permettent de compléter le propos et de répondre aux questions courantes sur l’aide médicale à mourir. Un traitement particulier est porté aux directives anticipées en invitant le visiteur à discuter et/ou emporter les formulaires à sa disposition.
Images et contenus : CC-BY-NC-ND Garance Mathieu (2022)
Regarder le reportage de Julie Pelletanne et Solenn Coëffic :
Pour écouter quelques témoignages :
https://soundcloud.com/garance-mth/temoignage-2?si=e5292ac76c2d4d45954b8d7ffcd58040&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing
https://soundcloud.com/garance-mth/temoignage-7?si=f274d952713a40dd81fdc408f9fb51e6&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing
https://soundcloud.com/garance-mth/temoignage-4?si=25e8dbb2ce1b4cf1a6538863018600d2&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing
Crédits :
Conception muséographique : Garance Mathieu
Contact :
Garance Mathieu, promotion Jeanne Barret.
